Sion, première commune valaisanne à avoir accepté un postulat du groupe PS sur l’introduction d’un budget participatif. Qui sera la prochaine ?
Le 4 octobre 2022, le Conseil Général de la Ville de Sion acceptait par 39 oui, 9 non et 5 abstentions la possibilité d’introduire un budget participatif à Sion, postulat déposé par le groupe PS. Qu’est-ce qu’un budget participatif et pourquoi avoir déposé ce postulat ? Introduire un budget participatif dans une commune, c’est :
- permettre aux habitants de la commune de choisir comment utiliser une partie du budget d’investissement communal,
- participer concrètement à la vie locale en proposant des projets qui seront ensuite soumis au vote de leurs concitoyen.ne.s,
- renforcer la démocratie directe par la participation de la population,
- augmenter la transparence dans l’utilisation de l’argent public,
- créer une nouvelle forme de gouvernance entre le conseil municipal et les personnes domiciliées.
En résumé, c’est donc un projet innovant, fédérateur et démocratique. Un budget participatif se déroule généralement en quatre phases chaque année :
- L’appel à projets
- L’analyse de la faisabilité
- La votation de la population sur les projets soumis
- La réalisation des projets lauréats
Les modalités d’attribution des fonds sont à définir dans un dispositif bien structuré, tel qu’un règlement ou une directive communale. De plus, pour que le processus de participation soit clair et transparent, il faut aussi y mentionner :
- qui sont les instances décisionnelles
- quels critères minimaux doivent être garantis
- quelle enveloppe globale du budget communal est allouée
A titre de comparaison, la Ville de Fribourg a démarré en 2018 avec cinq projets lauréats pour un montant global de 50’000 CHF qui a été reconduit chaque année. Autre exemple, la ville de Paris expérimente depuis 2014 le principe du budget participatif, avec pour objectif l’émergence de projets dans les quartiers et l’accroissement de la participation des jeunes. Actuellement, elle investit 25 % de son budget d’investissement global de manière participative. Les évaluations des projets participatifs en cours dans les pays avoisinants soulignent notamment comme effets bénéfiques :
- la modernisation de l’action publique ainsi qu’une diminution de la défiance face aux partis politiques;
- l’amélioration de la connaissance budgétaire dans une perspective d’éducation à la citoyenneté, particulièrement auprès des jeunes publics ;
- l’amélioration de la cohésion sociale.
L’intérêt d’une telle démarche est particulièrement fort lorsqu’il n’y a de droit d’initiative sur le plan communal. C’est un moyen concret de donner à la population la chance de créer des choses voire des projets d’envergure. C’est aussi un outil pour améliorer la participation politique y compris auprès des gens qui n’ont pas le droit de vote comme les personnes mineures, étrangères ou tout simplement les gens dont on entend pas la voix. Cela peut aussi être un facilitateur de la cohésion sociale, puisque chaque quartier pourrait participer activement. Je me tiens bien évidemment à disposition des camarades qui souhaiteraient déposer le même type d’initiative dans leur commune.
Le postulat est disponible sur le site de la ville de Sion.
Johanne Guex, Conseillère générale, vice-présidente de la Commission de gestion, Sion